Si vous allez à la Tohu de
Montréal voir le spectacle ``L’lmmédiat`` de Camille Boitel et sa
troupe, vous serez comblé. De l’absurde vous désirez, vous en aurez…
Je
vous explique : Lorsque nous entrons dans la salle de la Tohu, la
scène est occupée par un petit décor d’une pièce un peu délabrée mais en
rien remarquable, à part dans un coin un arbre bizarre…
Un
personnage entre en scène, il a l’air de renter du travail et il
commence à se déshabiller, alors les ennuis commencent! Lorsqu’il pose
sa veste sur la patère, voilà qu’elle se détache, puis c’est la table
qui s’écroule. C’est le début d’une rébellion systématique de
l’environnement de ce pauvre homme. Mais nous n’avons encore rien vu,
le décor tombe en morceaux de manières inattendues, toute la scène
s’autodétruit. Les projecteurs tombent de leurs supports, tous les
rideaux s’écroulent à la grande joie des spectateurs. Mais cela n’est
pas fini, un déluge de balles, des papiers qui volent nous arrivent des
cintres. La scène de la Tohu est vaste, mais cela n’est pas suffisant,
voilà que l’arrière scène apparait, et c’est un espace immense où
peuvent entrer des camions, et bien tout cela est bientôt peuplé de tout
ce qui est tombé sur la scène. Le public est hilare car personne ne
s’attendait à cela, mais ce n’est pas suffisant. Il y a sur le côté de
la scène une tour confectionnée avec des boites de carton, bientôt elle
se met à chambranler et s`écroule …
Apparait alors la femme de
ménage qui essai en vain de venir à bout de ce capharnaüm. En désespoir
de cause, elle cherche à cacher sous un tapis quelques bouts de papier.
Alors entre en scène les membres de la troupe armaient de grands
racloirs repoussent les objets envahissant dans cette arrière scène.
Nous avons une pensée pour le staff qui devra tout remettre en place
pour le prochain spectacle…
Tout cela n’est qu’un début,
heureusement tout se calme pour nous mais pas pour ceux qui évoluent sur
la scène, ils sont aux prises avec des objets maléfiques qui se
transforment en piège, telle cette armoire maléfique et omniprésente qui
leur en fait voir de toutes les couleurs avec les pièges qu’elle leur
tend. Ce spectacle nous montre la difficulté de vivre avec des objets
qui ont juré de leur faire la vie dure. J’ai adoré…!
Peut-on appeler cela du cirque? Certainement pas, bien qu’il y ait de
l’acrobatie. Mais tout est monté comme un mécanisme d’horlogerie et
nous vivons avec les artistes cette rébellion des objets, nous avec
plaisirs, eux avec désespoir! Cette mécanique est réglée au quart de
tour.
Vraiment c’est un spectacle à voir, car on ne peut pas le décrire, c’est un délire onirique…Bravo!
Photos: L'immédiat-Camille Boitel
Photos: L'immédiat-Camille Boitel
Guy Bordelais
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