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mardi 16 juillet 2013

Face Nord présentée au Festival de Cirque de Montréal.

La compagnie française  Un loup pour l'homme, nous présentait ce soir-là sa nouvelle création intitulée Face Nord. Le Festival avait choisi l'ancienne gare Dalhousie dans le Vieux Montréal comme lieu de présentation. Pour nos lecteurs non Montréalais, je dois préciser que cette ancienne gare, après avoir été l'École Nationale de Cirque, est devenue le siège social et le studio du Cirque Éloize. Cette salle, en l'occurence le studio adapté, est d'ailleurs une de mes préférées, car, elle est pour moi synonyme de divertissement. Il se trouve, en effet, que je la fréquente habituellement pour les spectacles d'improcirque qui sont pour moi une source de plaisir rare, comme je l'ai exprimé à diverses reprises dans ces pages. Mais, ce soir-là, je n'y allais pas pour me divertir, j'y allais pour apprendre, pour comprendre, pour essayer de pénétrer ce monde parfois hermétique du cirque de la tendance dite contemporaine. Car je savais que cette compagnie Un loup pour l'homme se situe à la fine pointe de cette nouvelle tendance. En un mot, j'y allais pour faire mes devoirs de chroniqueur de cirque.
Le studio du Cirque Éloize devient salle de spectacle pour un soir. On profite de la douceur de la soirée avant d'assister à la prestation.
Un spectacle pour initiés.
L'affrontement était permanent dans ce spectacle.

Des portés insolites, compliqués, probablement d'une grande difficulté technique.

Une très belle figure. Cetainement, le meilleur moment acrobatique de cette prestation.
Malgré mon ouverture d'esprit, je dois avouer qu'à l'issue de ce spectacles de cinquante minutes, je n'ai pas compris l'ovation qui a été réservée aux quatre protagonistes par un public, je dois le dire, où les vingt-trente ans étaient nombreux. J'en ai déduit que ce genre de spectacle était réservé à un public d'initiés, dont je ne fais pas partie. J'avais bien sûr remarqué que les quatre excellents acrobates qui évoluaient sur une sorte de tatami étaient en mode d'affrontement. J'y ai vu rivalté et jalousie pour obtenir l'amitié ou l'amour de la personne désirée. De toute évidence, les quatre acteurs sont des acrobates d'un excellent niveau. Imaginez ma frustration, lorsqu'une séquence acrobatique se terminait, de mon point de vue, en queue de poisson, alors que je m'attendais à une apothéose esthétique. Apparemment, l'esthétique ne fait pas partie de leurs préoccupations.

De gauche à droite, Joey qui participait aux Minutes Cirque, la clownesse Olivia Weinstein animatrice des Minutes Cirque, l'acrobate Alexandra Royer titulaire de Séquence 8 (7 doigts de la main) et le jongleur Bernard Lebel. Autant la tension était palpable dans le spectacle, autant à la sortie l'ambiance était détendue.
 C'est en sortant de la séance que j'ai pris conscience du monde qui me sépare des amateurs de ce genre de cirque. Olivia Weinstein, la clownesse récemment diplômée de l'École de Montréal m'a dit avoir beaucoup aimé le spectacle, sans aucune réserve. Bien plus, une acrobate bien connue, a même avoué avoir été émue par Face Nord. J'en ai déduit que par leur formation, ces jeunes étaient sensibles au langage acrobatique, au langage des corps. Je me suis alors souvenu de ce que me conseillait un ami, lire le mode d'emploi, avant de s'en servir, en l'occurence de lire le descriptif avant d'assister au spectacle. Il en est de ce genre de cirque contemporain, comme de ces nouveaux appareils à la technologie compliquée, ils ne peuvent être utilisés sans notice  explicative, du moins en ce qui me concerne. Précisons que dans cette tendance, il y a pratiquement autant de genres que de spectacles. Mon propos ne s'applique donc qu'au spectacle que j'ai vu ce soir-là. Lorsque je vais voir un spectacle quel qu'il soit, j'estime que la  trame narrative doit être évidente, et c'est généralement le cas ici, à Montréal, en incluant bien entendu.la tendance dite contemporaine.
Je rends cependant hommage à cette compagnie pour le travail et les efforts que j'ai cru percevoir. Ils ont  trouvé ici un public enthousiaste et je m'en réjouis, car tout travail mérite sa récompense. S'ils n'ont pas su me distraire, c'est probablement dû à ma formation.
La compagnie Un loup pour l'homme a été créée en 2005 par le Français Alexandre Fray et le Québécois Frédéric Arsenault.
Les acrobates de Face Nord étaient Frédéric Arsenault, Alexandre Fray, Mikka Lafforgue et Sergi Parès
Photos: spectacle, Vincent Muteau, extérieur, Alonzocirk.

Un Loup pour l'Homme

www.unlouppourlhomme.com/
Claude Bordez

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