Par nos articles, nos lecteurs étrangers sont certainement familiers de la Tohu, la seule salle conçue pour le cirque en Amérique du Nord. Par contre, ils connaissent moins le Centre Bell, un gigantesque amphithéâtre de 22000 places. Précisons qu'il s'agit d'une salle omnisports. habituellement dédiée au hockey sur glace. Outre les sports, cette salle accueille également les grandes tournées internationales de concerts. À ses débuts, le cirque traditionnel y avait droit de cité, remplacé depuis quelques années par le Cirque du Soleil qui semble y jouir d'une certaine exclusivité.
Doit-on en déduire que les concepteurs de spectacles de cirque manquent d'imagination pour trouver des thèmes originaux et qu'ils sont obligés d'aller puiser dans des oeuvres ayant déjà fait leurs preuves. Ou, serait-ce plutôt un calcul mercantile, qui se justifierait particulièrement avec Toruk puisque le succès mondial d'Avatar pourrait être garant d'un avenir prometteur pour ce nouveau spectacle du Cirque du Soleil. De toute évidence, l'investissement du cirque semble énorme et d'aucuns se poseront la question à savoir si le jeu en valait-il la chandelle? L'avenir nous le dira. Souhaitons pour le Cirque du Soleil que l'opération s'avère rentable.
Pour comprendre l'enjeu de cette production, je vous communique le lien avec un article de Jean Siag publié dans le quotidien La Presse le 29 octobre. Le journaliste nous y raconte sa visite au lieu des répétitions situé en Louisiane. J'ai particulièrement retenu les déclarations du metteur en scène Michel Lemieux «On avait le désir d'innover et de changer la manière de faire du Cirque... On a décidé de ne pas faire des numéros de haut
calibre, qu'on a souvent vus, mais de privilégier la performance
acrobatique narrative, c'est-à-dire de l'acrobatie qui sert le récit.»
C'est assez surprenant, un cirque avec des performances de niveau inférieur. On va privilégier le théâtre, au détriment de l'acrobatie. Vraiment singulier! De plus, on a recours à un narrateur!? Serait-ce la revanche du présentateur, honteusement congédié du cirque traditionnel?
Toruk - Le premier envol: le grand risque du Cirque! | Jean ...
Pout faire bonne mesure, j'ai ajouté avec un autre article de Jean Siag écrit après la première de Toruk à Montréal. Il est certain que nous vivons une période mouvante, au cirque comme ailleurs dans la société. Revient-on à la pantomime, version soft ou light? En tout cas, dans Ben Hur qui fut à mon avis la dernière pantomime, on recherchait la haute performance. Demandes-le aux conducteurs de chars romains qui firent des chutes spectaculaires!
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