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dimanche 16 juin 2013

Le clown Fredolini innove!


Nos lecteurs habituels savent que parfois, je prends de grandes libertés avec l’actualité. C’est le cas pour ce compte-rendu rédigé il y a plusieurs mois. Je le tenais dans mes cartons, attendant, je ne sais quelle occasion pour le publier. Je vous le livre tel que je l’avais écrit à l’époque. Il est probable qu’aujourd’hui, je l’écrirais autrement. Car, me dit-on, le spectacle a bien évolué.

Nous avons déjà eu l’occasion de parler de Fredolini alias Frederico Boris Iuliani, que je  nommerai simplement Frederico dans ce billet pour alléger le texte  (Billets du 27 septembre 2008 et du 11 juin 2011, entre autres) Nous savons qu’il oscille entre la production de spectacles et la prestation clownesque. Cette fois-ci, nous constatons qu’il a résolument opté pour la prestation personnelle en créant un numéro solo. Il y a quelque temps, il conviait parents et amis à découvrir son nouveau spectacle intitulé I Fredolini. Malgré les échos de sa préparation qui nous parvenaient depuis quelques mois, ce fut, en fait, une véritable découverte, car nous n’imaginions pas l’étendue de la mise en œuvre. 
Le rendez-vous avait lieu dans la salle Richard Sauvageau, à La Prairie en banlieue de Montréal. D’emblée un élément insolite nous laissait présager une innovation dans le déroulement du spectacle. Effectivement un écran de projection de taille respectable occupait le centre de la scène de cette magnifique salle. Pour la première fois, à notre connaissance, des vidéos allaient faire partie intégrante d’un spectacle clownesque. Selon Frederico, ils occupent 25% de cette prestation qui dure environ 90 minutes. L’idée est séduisante, car le clown, personnage traditionnel s’il en fut, mérite lui aussi le support technique que lui offre notre époque.
En coulisses 

Très concentré. Un moment très important avant le spectacle, le maquillage.
Avec son habilleuse préférée, également accessoiriste,, sa tendre amie Sophie Lupien.

La vidéo? À l’instar des humoristes québécois, Fredolini ne pèche pas par excès d’humilité, aussi a-t-il décidé de nous raconter sa vie et ses origines. Pourquoi pas? En fait, il nous raconte son univers, un univers bien particulier, comme il le dit lui-même. Est-ce l’univers de Frederico ou de Fredolini? Peu importe, c’est probablement un mélange des deux. Il est certain que cette  vidéo très professionnelle, nous offre des moments très savoureux. Les citer tous serait fastidieux, nous n’en retiendrons qu’un seul.  Un de ses rêves de jeunesse était de décrocher la lune. On voit donc sur l’écran le clown Fredolini  s’approcher de notre satellite dans un vaisseau spatial puis il apparait sur la scène habillé en cosmonaute tenant un énorme ballon des deux mains. Ça y est, il a donc réussi! Le passage du virtuel au réel crée un effet de surprise. C’est intéressant.
Un autre exemple. Frederico  n’a pas oublié ses vieux complices du Cirque National des Clowns, son papa Giovanni alias Patapouf et Sylvain Provost, l’auguste Cachou avec lesquels il a figuré sur les timbres de Postes Canada en 1998. Ils leur fait jouer sur la vidéo une scène de cuisine fort amusante. À un certain moment Patapouf crie : Envoyez les assiettes!  Fredolini apparaît alors sur scène et nous sert un traditionnel numéro d’assiettes sur bambous. C’est bon, mais peut-être la transition entre l’écran et la scène pourrait-elle se faire avec plus de naturel. Je suis sûr qu’après quelques séances ce détail sera amélioré.
Un bel écran
Travail accompli, Fredolini prend congé de son auditoire.

J’ai dit que cette vidéo nous offrait des moments savoureux. C’est vrai, je me suis bien amusé en écoutant ou regardant les subtilités humoristiques de ce montage. Mais, je m’interroge sur la réception des divers publics que ce spectacle va rencontrer.  Il m’a semblé que le secteur de la salle où était regroupé un très jeune public scolaire réagissait  moins bien aux subtilités que j’avais appréciées. Je ne sais comment Frederico va pouvoir composer avec cette réalité, sur l’écran de l’humour correspondant à une certaine  maturité, sur scène de la clownerie qui est universelle.  Je suis sûr qu’il réussira. Quant à moi, j’aimerais revoir ce spectacle devant un public plus âgé.
Précisons que cette vidéo de grande qualité a été réalisée  par Gaëtan Laporte qui en a effectué les prises de vues et le montage.
La direction artistique  du spectacle était  assurée  par Gary Wyatt qui a aussi collaboré à la scénarisation avec Frederico-Boris Iuliani. Il ne faudrait pas oublier le très polyvalent Michel Poulin, techno/VJ/éclairagiste,.sur qui repose une importante responsabilité dans le déroulement de ce spectacle nouveau genre.
Après le spectacle

Il aime les enfants et les enfants l'aiment. Il est toujours très entouré après les spectacles.
Sa maman est fière de lui. Parents et amis sont venus le féliciter après le spectacle.

Une dernière remarque, j’oubliais de parler de parler du costume de Fredolini. Pourquoi, diable, a-t-il choisi ce dolman à brandebourgs?  Je sais que l’on doit le cirque moderne, à Philip  Astley (1742-1814), un sergent-major du 15e Dragons-Légers de la cavalerie britannique. Mais de là à choisir son costume militaire pour faire le clown!? Je ne comprends pas. Frederico va certainement m’en vouloir, car il en est très fier et je crois savoir qu’il l’a payé un bon prix.
En conclusion, je salue l’innovation de ce spectacle très structuré qui a demandé une somme considérable de travail de la part de tous les intervenants. Frederico est un précurseur  et je gage qu’il sera bientôt imité par certains confrères. Je lui souhaite le meilleur succès, récompense logique pour cette production très élaborée.
Alors, vous avez aimé?
Voilà ce que j’écrivais, il y a quelques mois. Il est probable que certains de mes propos ne soit plus d’actualité. On m’a dit que le spectacle avait bien évolué, que d’importants changements avaient été opérés. Je le reverrai donc avec plaisir.
Photos Alonzocirk
Claude Bordez

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