Quand j’ai dit que j’allais
voir un spectacle de clowns, on m’a regardé comme si j’étais un
phénomène… Les clowns, c’est pour les enfants, tout le monde sait ça!
Le clown est vieux comme le monde, même s’ils ne s’appelaient pas
ainsi, les rois avaient leurs bouffons et il y a toujours eu un
personnage comique dans la commedia del arte ou les passions données sur
les parvis des cathédrales. C’est Philip Ashley qui a amené ce
personnage comique sur la piste, puis le clown blanc est tombé amoureux
de la belle écuyère. On est dans l’erreur en appelant ‘’clowns`` tous
ceux qui nous font rire sur la piste, le clown est celui qui porte un
chapeau pointu et un magnifique habit, son comparse et souffre-douleur
est lui, l’Auguste du nom d’un garçon de piste ayant un peu abusé de la
bouteille qui se serait affalé sur la piste et fait rire le public ayant
cru que cela était voulu, est-ce vrai ou non, telle est la question.
Au Québec, le clown a, en général, mauvaise réputation car on l’identifie à ces amateurs tout justes bons à gonfler des ballons et à faire peur aux enfants. Nous les appelons des clowns de Centre d’achat… Pourtant il y a eu des clowns célèbres surtout grâce à la télévision. Pensons à Sol et Gobelet entre autres et Marc Favreau, un émule de Raymond Devos, puis Omer Veilleux, Chocolat et Chatouille et d’autres encore. Puis soudain, plus rien… Disparu le clown avec la chute du cirque dans les années 70, Pourtant, aux États-Unis, en Russie, en France notamment avec Grock, les Fratellini, Zavatta, les clowns régnaient encore. La Russie, justement nous a donné Popov et Karandach, entre autres. Il a fallu la création des écoles de cirque pour revoir des clowns et des meilleurs. Ce qui est curieux, c’est que les deux premières écoles de cirque Occidentales aient étaient créés par des clowns, l’école Fratellini, fondée par Annie Fratellini et Pierre Étaix, clown lui-même, et l’école du Carré par Alexis Gruss junior qui en plus des chevaux était un excellent clown blanc, comme son oncle d’ailleurs et son père André qui lui, était l’Auguste Dédé. A Montréal c’est le ``Cirque national des clowns`` qui nous a permis de découvrir d’excellents artistes.
Tout
cela pour vous dire que je suis revenu emballé par le spectacle
``Carnages ‘’ présenté par la compagnie l’Entreprise venant de France,
que nous a présenté la Tohu. Quel spectacle magnifique donné par sept
artistes très talentueux sous la direction de François Cervantès. Nous
sommes avec une troupe qui investit un théâtre pour y habiter et tous
sont plus ou moins déjantés, à la recherche du bonheur et lorsqu’enfin
l’un d’eux le trouve, il se dépouille de sa défroque et revêt un complet
veston pour repartir dans le monde ordinaire.
Comme toujours, il
y a un meneur, ici une meneuse, Arletti. Quelle artiste que cette
petite femme, d’un certain âge m’a-t-il semblé, quelle présence!
Tous les autres sont excellents et en plus nous avons droit à un numéro de sangles très impressionnant, un équilibre sur échelles et sur une boule qui devient une boule de neige. Tout cela nous prouve que tout en étant clowns, ils sont aussi acrobates, comme le veut la tradition…
J’ai revécu l’expérience que j’avais eue en découvrant à la Tohu, il y a quelques années déjà, la troupe russe Semianyki.
Si vous me lisez avant le 8 novembre, courrez vite à la Tohu de Montréal, vous ne le regretterez pas!
Guy Bordelais
Crédit photos : Alexandre Galliez.
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