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mardi 29 juillet 2008

Le projet Fibonacci?




En répondant à une invitation des 7 doigts de la main, je ne pensais pas me retrouver à nouveau face à un problème de lapin comme j’en avais vécu durant mes études secondaires. Vous savez, ces fichus lapins qui prolifèrent selon la théorie d’Elliot, la fameuse séquence Fibonacci, Aujourd’hui comme alors, je n’y ai rien compris!
Donc, le ¨Nombre d’Or¨ est le fil conducteur d’un projet de création collective de la troupe Québécoise des 7 doigts de la main avec, pour associés, la compagnie Circo Mente du Mexique et le collectif Artcirq du Nunavut. Le cirque, qui est un art universel, est le lien qui unit ces trois groupes. Le projet Fibonacci est le résultat d’une collaboration d’artistes multidisciplinaires qui se révèle une réussite totale. Les 25 artistes en présence sont parfaitement intégrés et pourtant chacun apporte sa saveur d’origine. La musique, les chants, (Ah, les voix de gorge des Inuits que j’ai découverts ce soir là!) la petite note de couleur locale dans un accessoire. Mais quelle maîtrise dans les numéros présentés, il y a là de grands talents!
Mais comme je suis chauvin, je ne peux oublier le numéro hors norme de Samuel Trétreault et Geneviève Drolet et bien sûr, Patrick Léonard.
Il est important de signaler que Circo Mente et Artcirq sont des organismes à vocation sociale qui travaillent avec de jeunes marginaux en essayant de leur rendre le goût de vivre en utilisant le cirque pour cela.
Bravo à tous et merci aux 7 doigts de la main, encore une fois je n’ai pas été déçu.

Guy

Le monde du cirque québécois en deuil.

Une bien triste nouvelle vient de nous parvenir de France Les Weldens,acrobates franco-québécois, sont disparus dans l’espace d’une même semaine alors qu’ils jouissaient d’une retraite bien méritée.
Daniel Weldens-Jacquinot est décédé dans son sommeil le 17 juillet à l’âge de 77 ans. Victime d’une crise cardiaque, son épouse Micheline âgée de 75 ans est allée le rejoindre le 23 juillet.


L'équilibre sur carafe est unique et n'a jamais été imité, sauf par son fils et son petit-fils.



Les amateurs n’oublieront pas leurs deux numéros, trapèze et équilibre. Ces numéros d’une qualité exceptionnelle avaient amené les deux Français en terre américaine. Et c’est justement au cours de la tournée d’un grand cirque américain qu’ils ont découvert Montréal. Littéralement tombés sous le charme de la « Belle Province », ils sont venus s’y installer de façon permante à la fin de leur contrat. C’était au début des années 60 Et dès lors, ils rayonnèrent principalement au Québec et dans l’est du Canada pour revenir toujours à leur base située à Brossard dans la banlieue sud de Montréal. Cirques, cabarets, festivals, foires agricoles, parcs d’attractions…partout leurs numéros étaient appréciés et leur présence garantissait le succès des différents événements.
Les Weldens au parc d'attractions La Ronde, à Montréal.

Arrivés à l’âge de la retraite, ils n’imaginèrent pas quitter la région qu’ils avaient choisie. Toutefois, il y a quatre ans maintenant, l’esprit de famille fut plus fort et ils s’en allèrent rejoindre leur fils en France.
Celui-ci ainsi que son épouse, une Québécoise originaire de La Sarre, et leurs deux enfants y résident maintenant depuis de nombreuses années et y pratiquent le métier traditionnel de la famille. Ils constituent la troisième et quatrième génération de cette lignée d’artistes de cirque et font honneur à leurs chers disparus.
Nos condoléances à William et Diane ainsi qu’à leurs enfants Barbara et Willy.
Ceux qui ont connu Daniel et Micheline les regretteront.
Adieu Nizou, adieu Michou.
Micheline avait aussi un numéro de magie qu'elle présentait souvent en complément dans les cabarets. Pucette, son chien de poche préféré, l'accompagnait dans cette prestation.
Claude

N.B. Les photos qui illustrent cet article sont dues à l'obligeance de Gaston Auger, agent artistique.

samedi 26 juillet 2008

Gee Gee Engesser, elle était passée par le Québec

Gee Gee Engesser et son éléphant-mammouth au Parc Safari d'Hemmingford en 1981.(photo Giovanni Iuliani)

Nous venons d'apprendre la disparition de la dresseuse Gee Gee Engesser, décédée le 15 juillet à Tampa (Floride) à l'âge de 81 ans. Les Québécois se souviendront de ses prestations au Cirque Gatini où elle présentait éléphants et poneys. Elle participa aux deux premières saisons (1977 et 1978) de cet établissement qui fut le premier grand cirque québécois. On la revit en 1981 au Parc Safari de Hemmingford (Québec) où un de ses éléphants eut l'occasion de jouer un rôle dans le célèbre film "La guerre du feu" de Jean-Jacques Annaud. Cet animal fut choisi pour son bon caractère et sa confiance totale en la dresseuse. Rares sont en effet les éléphants qui accepteraient volontiers de se travestir en mammouth.
Le passage de cette dresseuse au Québec fut très remarqué.
Nos condoléances à sa famille.
Claude

dimanche 20 juillet 2008

Écho au spectacle de l’École

Chaque année, nous voyons arriver le mois de juin avec plaisir, car il annonce le spectacle des finissants de l’École Nationale de Cirque de Montréal. C’est un événement fort prisé des Montréalais qui chérissent cette institution.
Depuis plusieurs années le spectacle est formé de deux parties, deux pièces de théâtre acrobatique. La conception et la mise en scène sont confiées à deux personnes étrangères à l’école, généralement issues du monde du théâtre, voire de la danse. C’est un magnifique cadeau qui leur est fait. Elles vont disposer des plus belles conditions que l’on puisse imaginer, une salle unique, la Tohu,équipée des moyens techniques les plus perfectionnés. À cela,il faut ajouter, je suppose, une liberté totale de création, mais surtout une matière première de choix, la magnifique troupe de l’école, taillée sur mesure. Saisissant cette occasion unique, les deux créateurs vont, j’imagine, rivaliser d’ingéniosité et d’originalité afin de laisser leur marque dans l’histoire des spectacles montréalais.
J’ai dit plus haut, pièces de théâtre acrobatique. Ayant fait mes classes au cirque et non théâtre, je laisserai à d’autres le soin d’analyser ou de critiquer la partie théâtrale de ce spectacle. Par contre la partie acrobatique m’intéresse au plus haut point. Si je ne me sens pas qualifié pour parler de théâtre, je peux par contre livrer mes impressions de spectateur. Mon critère, c’est l’émotion et cette année, je n’en ai pas ressenti ou presque. En revanche, j’ai éprouvé à diverses reprises de l’ennui voire de l’agacement.
Sur le plan acrobatique, le spectacle démontre encore une fois, si besoin était, le haut niveau de l’école. Une des meilleures du monde, fort probablement. Et je trouve mon ami Guy particulièrement sévère lorsqu’il dit (article du 7 juillet) « Lui (Hampus Jansson) seul …a un numéro qui peut être engagé immédiatement. ». Je pense, au contraire, que la majorité des numéros peuvent être engagés sans problème. À mon avis, l’impression de numéro inachevé vient des exigences de la mise en scène. Les prestations sont souvent étirées et deviennent par le fait même répétitives et ennuyeuses. Il faut donc essayer de distinguer la valeur acrobatique de l’élève au-delà du rôle que la mise en scène lui impose. Il ne fait aucun doute que les élèves sont au service du créateur alors que j’aurais souhaité le contraire.
Dans ces conditions, il pourrait être injuste de citer tel élève au détriment de tel autre et de décerner des mentions en se fiant aux apparences. Cependant, à peine énoncée, permettez-moi de déroger à cette affirmation. Pour moi, une élève sort véritablement du lot, c’est la trapéziste Aurélie Fléchais. Ce n’est pas pour ces prouesses techniques que je l’ai remarquée, mais pour son originalité.Elle parle, elle chante, elle est comique. Guy aussi l’a remarquée. Elles étaient trois, cette année, à présenter du trapèze ballant et c’est elle qui se distingue, car elle innove. Aurélie rafraîchit cette discipline qui commence à être pléthorique dans les spectacles de cirque contemporain. L’originalité dont elle fait preuve n’est pas le fruit de la mise en scène, mais de son propre talent. Et il me semble bien qu’elle a su imposer sa personnalité au metteur en scène au point de l’influencer dans sa création. Dans mon souvenir, 2008 restera le spectacle marqué par Aurélie Fléchais tout comme celui de 2007 le fut par le clown Ruben Martin Urdiales.
Aurélie Fléchais, tout sourire, avant la dernière représentation.

Je me vois dans l’obligation de citer également Hampus Jansson. Ce magnifique acrobate aux sangles a eu les honneurs du final. La mise en scène, fort heureuse dans ce cas, lui a donné toute la latitude pour s’exprimer pleinement. Dans un autre genre, sa prestation m’a fait penser au danseur Jorge Done interprétant le Boléro de Ravel. Du grand art.
Si Hampus Jansson représente une quasi perfection acrobatique, Aurélie Fléchais, quant à elle, exprime la joie de vivre. Elle chante et crie au monde entier son plaisir de se balancer au trapèze et de faire du cirque. Elle est donc très représentative de l’esprit des seize finissants de l’école. Il paraissait évident en cette soirée que tous ces jeunes étaient heureux de montrer leur savoir faire à leurs parents et amis. Heureux aussi d’avoir mené à terme l’exigeante formation de l’école. Formation complète, s’il en fut, qui au-delà des diciplines propres au cirque comprend aussi l’étude de techniques théâtrales. Les élèves nous ont démontré qu’ils pouvaient être aussi des comédiens disciplinés capables de surmonter d’éventuelles frustrations et de se soumettre aux directives d’un metteur en scène quelles que soient ses tendances. C’est probablement une qualité qui sera fort utile dans leur carrière.

Je retiendrai de ce spectacle l’esprit de fête qui est sous-jacent. Les jeunes lauréats célèbrent la fin de leurs études et envisagent l’avenir avec optimisme. Les voilà lancés dans le beau et difficile métier du cirque ou peut-être du spectacle en général. Nous les retrouverons avec plaisir au hasard de leurs tournées au cirque, au cabaret ou dans quelqu’autre production.

Claude

lundi 7 juillet 2008

Le spectacle 2008 de l'École Nationale de Cirque de Montréal.


Pour la 26iéme edition de son spectacle de fin de session, l’École Nationale de Cirque de Montréal a présenté, durant une dizaine de jours, les prouesses de ses finissants. Ils étaient seize à participer à cet évènement qui comprenait deux œuvres formant ce spectacle : ¨Les Feuilles Mortes¨et ¨Les Mandalas du désir¨. Deux œuvres totalement différentes, misent en scène par Peter James pour la première qui est un acteur physique ayant surtout travaillé en danse et par Johanne Madore pour la seconde. Elle est une chorégraphe, metteur en scène et actrice du corps. Deux creations à l’opposer l’une de l’autre. La première est bâtie autour de la chanson de Yves Montand. Nous sommes dans un cirque imaginaire où des personnages évoluent sur la piste en quête de bruit, de colère, de folie tant ils veulent nous faire croire qu’ils existent. La seconde est plus ésotérique. Les mandalas, des organigrammes du cosmos représentant nos états d’âme intérieur, nous révèlent une parcelle des secrets du monde. Les artistes évoluent dans un environnement froid et sombre au milieu de projections, dans une atmosphère glauque. C’est une mode dans les grandes écoles de cirque de l’Occident d’aller chercher des créateurs plus ou moins étranger à ce monde. Cela donne parfois d’heureux résultats, d’autre des ratages magistraux. Les productions qui nous ont été présenté n’entrent dans aucune de ces catégories. Personnellement j’ai préféré la première, mais c’est personnel.
J’ai retenu cinq numéros qui me semblent vraiment prêts à être présentés. Aurélie Fléchais, une trapéziste comique, c’est plutot rare, et on y croit! Florent Lestage jongle bien, mais comme il aime la difficulté, il mêle une canne à ses massues. Noël Jammal fera un bon équilibriste, Frédéric Lemieux-Cormier maîtrise fort bien sa roue allemande et Hampus Janson aux sangles aériennes m’a épaté. Lui seul à mon avis, a un numéro qui peut être engagé immédiatement, les autres devront, il me semble, peaufiner leur présentation, mais soyez assuré que nous auront l’occasion de les voir à l’affiche d’un établissement quelque part dans le monde.
Cette année il n’y avait pas de clowns au programme, ce qui m’a étonné car l’Éco;e Nationale de Cirque de Montréal semble s’être fait une spécialité d’en former d’excellents!
Ces jeunes ont de la chance de pouvoir présenter leur première prestation publique dans des conditions idéales, espérons qu’ils savent que dans la vraie vie les choses sont un peu différentes.
Bonne chance à tous.

Guy

mercredi 2 juillet 2008

Le Cirque Akya prolonge au Vieux Port!

Finalement, je suis allé voir le cirque Akya. Je n'ai rien à ajouter aux commentaires de Guy publiés le 4 juin auxquels je souscris totalement. Ce fut, quant à moi, deux heures de pur bonheur. J'ajouterai quand même un petit quelque chose. C'est qu'il me semble qu'il fait bon vivre dans cette communauté circassienne et que l'on aimerait partir avec eux dans leurs beaux convois à l'ancienne. Ah la nostalgie!

Chocolat, Nicolette et leur fille Franka.


Avis aux retardataires. J'ai appris que le cirque prolongeait son séjour à Montréal jusqu'au dimanche 6 juillet. Profitez-en!

Claude

mardi 1 juillet 2008

C'est la faute à Barnum!


Et bien Guy, pour un coup de gueule, ce fut un coup de gueule! Je suis très heureux de t’avoir donné l’occasion de te vider le cœur.dans ton article du 17 juin
En te relisant, je me demande s’il ne faudrait pas boycotter tous les cirques à trois pistes. Car c’est à eux que tu t’attaques. Pourtant tu dis que les numéros sont souvent bons. Et c’est cela justement qui provoque un déchirement chez les amateurs de cirque. Partagés que nous sommes entre le désir de voir quelques bons numéros et l’obligation de subir un spectacle souvent médiocre. Remarquons tout d’abord que les arénas sont conçus pour le hockey et non pour le cirque. En outre, présenter simultanément plusieurs numéros est une aberration qui nuit autant à l’artiste qu’au spectacteur. Mais profite au promoteur!

Phineas T.Barnum

C’est comme cela que tout a commencé lorsqu’ en 1881 Phineas T.Barnum eut la « brillante » idée d’installer trois pistes sous un immense chapiteau. Cet homme d’affaire avisé pouvait ainsi réunir jusqu’à 15000 spectateurs en une seule séance. C’est donc une question d’argent! Il faut aussi préciser que Barnum concevait le cirque comme une immense fête foraine et non comme un spectacle artistique. Qu’on était loin de l’esprit de John Bill Ricketts le créateur du cirque américain!



Chapiteau pouvant contenir 15 000 spectateurs

Aujourd’hui quelques promoteurs perpétuent cette tradition moribonde. Mais n’est pas Barnum qui veut. Il faut en avoir les moyens. À la grande époque, ce cirque américain agrémentait ses spectacles de gigantesques défilés avec des tonnes d’éléphants, de spectaculaires showgirls empanachées et des dizaines de clowns très colorés. Qu’en reste-t-il? Rien, si ce n’est les trois pistes, souvent vides. L’époque est aux coupures. Adieu la fête foraine, mais le spectacle n’y a pas gagné.
Claude