Translate

vendredi 29 août 2008

Il faut parfois savoir changer d'opinion.

Comme chaque année je suis allé voir le spectacle du Cirque des Shriners, en fait le Cirque Tarzan Zerbini. Ce cirque nous a habitué à des spectacles présentant, presque toujours, de bons numéros, mais comme je l’ai déjà mentionné il y a quelques temps, avec une certaine nonchalance qui faisait que le temps nous semblait parfois long. Nous étions là surtout pour soutenir l’action des Shriners.
Pierre Jean, le maître de piste francophone.

Cette année surprise, un vent nouveaux a soufflé. Nous avons droit à un spectacle qui roule à un bon train, les temps morts sont habilement remplis par le clown maison, Piolita. Il y a un fil conducteur, pas omniprésent mais que l’on retrouve de temps en temps, du dynamisme amené par l’excellent maître de piste Devin Chandler assisté pour la tournée au Québec par l’irremplaçable Pierre Jean.

Les chevaux en liberté d'Erika Zerbini.

Une atmosphère créée par les éclairages de Christopher Thomas met les numéros en valeur en les nimbant de poésie, bref on sent un renouveau sans doute amené par la nouvelle génération Zerbini, bravo!Que dire des numéros? Ils sont tous bons, mais évidemment certains m’ont plus impressionnés. D’abord j’ais remarqué Erika Zerbini qui dirige cette année sa cavalerie avec brio, les chiens des Markov qui nous présentent deux numéros très intéressants, une roue de la mort impressionnante avec Martin et Visan et le numéro à moto sous la coupole du chapiteau par les Espanas nous font frémir par leur témérité. Il y a aussi la troupe qui sous différents noms occupe presque la moitié du spectacle et, quoique fassent ses membres, ils nous surprennent par leur talent.Markov et ses chiens.

Très simplement un vrai spectacle de cirque traditionnel comme on aimerai en voir plus souvent, avec une touche de nouveau cirque. Le public ne s’y est pas trompé car pour une fois il est resté pour le final. Seul côté négatif : où est l’orchestre?N’hésitez pas a y aller (même sans orchestre) je vous le recommande.
Guy

Photos par Sarah Meredith.

samedi 23 août 2008

Quand un écrivain de cirque visite une bibliothèque de cirque.

L’historien de cirque Dominique Jando et son épouse, la trapéziste Elena Panova, étaient récemment de passage à Montréal. Ils en ont profité pour visiter l’École Nationale de Cirque ainsi que la Tohu Tous deux sont membres du Circus Center de San Francisco en Californie (http://www.circuscenter.org/) où madame Panova dirige le programme professionnel d’enseignement aérien. Dominique Jando( à droite) et son épouse alors que Marc Lalonde, le directeur de l'École Nationale, leur fait les honneurs de la magnifique bibliothèque de son établissement.


Dominique Jando est surtout connu pour son œuvre historique. Nous lui devons cinq ouvrages dont la réputée Histoire Mondiale du Cirque (Éditions Jean-Pierre Delarge 1977) Et tout récemment The Circus 1870-1950 , écrit en collaboration avec Linda Granfield et Fred Dahlinger Jr. (Éditions Taschen). Un livre impressionnant par ses dimensions (29 x 44 cm, 670 pages) et son contenu (un texte rigoureux avec près de 900 illustrations soigneusement sélectionnées) Il fera certainement date dans la littérature de cirque et deviendra probablement la nouvelle bible du cirque américain. Rappelons que cet auteur a aussi été directeur artistique associé du Big Apple Circus (New York) de 1983 à 2002 ainsi que cofondateur du Festival du Cirque de Demain (Paris).
Claude

mercredi 13 août 2008

Amakhosi, un curieux spectacle.

Une très belle photo qui provient du site http://www.amakhosiafrica.com/ malheureusement, elle ne correspond pas à l'esprit du spectacle. Dommage.

J’avais préparé un long article sur ce spectacle, mais à quoi bon puisque les représentations ont été annulées prématurément et que la critique montréalaise a été unanime pour le descendre. Je m’en tiendrai donc à l’essentiel. J’aime l’Afrique, j’aime également le cirque, deux univers qui me sont familiers. C’est donc avec empressement que je suis-allé à la première le 22 juillet.Mon attente était grande, mais je n’ai retrouvé aucun de mes amours dans ce spectacle hybride.
Un beau chapiteau de 49 mètres pouvant contenir plus de 2000 spectateurs, mais pourquoi avoir choisi une couleur aussi terne.


Dès l’entrée, j’ai ressenti un malaise. L’accueil était déficient.Ça sentait l’amateurisme. J’aurais aimé me tromper. Je ne pouvais imaginer que ces gens qui étaient venus d'Afrique du Sud pour faire une grande tournée canadienne puissent être des débutants. Quarante danseurs, chanteurs et comédiens venaient nous présenter l’Afrique sous un magnifique chapiteau. Ils avaient apporté avec eux un matériel rutilant, caravanes et remorques imposantes. Un tel investissement aurait dû pourtant impliquer une équipe de professionnels Je ne comprenais pas. Le spectacle vint malheureusement confirmer mes premières impressions, c’était l’œuvre d’amateurs ou de débutants. Décors, mise en scène, éclairage, tout était sujet à une sérieuse amélioration Et l’histoire, me direz-vous. Elle était bonne, c’était un conte intitulé Les Rois de l’Afrique Excellente idée pour présenter ce continent. Mais la réalisation n’était pas à la hauteur. À peine commencé, ça se gâtait, la confusion devenait totale, danseurs, tambours, masques, échassiers, acrobates, tout se mêlait. On ne savait plus qui était qui et le spectateur perdait le fil de l’histoire. Une façade digne des fêtes foraines d'autrefois. Quelle Afrique venait-on présenter?

Non seulement ce spectacle n’était pas rodé, mais, à mon avis, il n’était même pas achevé… J’en arrive au but de cet article. Je voudrais exprimer ma peine pour tous les exécutants qui ont été embarqués dans cette folle aventure. Ces comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens venus de loin qui n’ont pas recueilli les applaudissements que méritaient leurs efforts Ils ne manquaient pourtant pas de conviction et d’enthousiasme. Mal dirigés, ils ne pouvaient que donner une vision imparfaite de l’Afrique. Dommage.
Des caravanes maquillées en véhicules de safaris. Une Afrique pour touristes, loin de la culture que le spectacle devait représenter.

Ma plus grande amertume, toutefois, concerne le sort réservé à nos acrobates « québécois ». Et oui, le concepteur du spectacle avait incorporé des finissants de la promotion 2007 de notre chère école. Quel gâchis! Des jeunes frais émoulus de l’ENC catapultés dans cet univers cahotique. Mais que venaient-ils donc faire dans cette galère, car rien ne justifiait leur présence. Rien dans l’histoire n’expliquait le rôle de ces acrobates blancs, autant dire des extra-terrestres débarqués par erreur. Ils étaient là et c’est tout. J’ai pu identifier Valérie Côté, équilibriste, Pierre-Luc Houde, à la corde volante, Gonzalo Coloma jongleur et Québécois d’adoption ainsi que Marianella Michaud, au trapèze-danse. Si j’en ai oublié un qu’il me pardonne. Ces jeunes artistes habitués aux mises en scène rigoureuses, aux chorégraphies soignées, aux éclairages bien étudiés paraissaient déphasés dans cet étrange univers. Je pense surtout à la gracieuse Marianella au trapèze-danse.

Marianella Michaud au trapèze-danse (photo http://www.marianellamichaud.com/ )

Ils étaient tellement desservis que certains critiques montréalais s’y sont trompés et n’ont pas su reconnaître leur talent. Une expérience douloureuse dont ils devraient tirer des leçons pour la suite de leur carrière. Vont-ils poursuivre la tournée avec Amakhosi? Je ne sais. Parce que voyez-vous, le promoteur pense continuer malgré l’échec de Montréal. Il va, semble-t-il, reserrer le spectacle, abandonner son chapiteau pour jouer en salle. Dans l’intérêt de tous, je lui souhaite bonne chance, mais il devra certainement s’attaquer à un énorme travail de restructuration pour réussir.
Claude