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dimanche 17 avril 2011

Recette d'un succés.

Sur une scène, avec un décor assez dépouillé, vous mettez une bonne dose de comédie dans laquelle vous incorporez un jongleur et une cantatrice. Pas n’importe lesquels, de qualité supérieure tels Émile Carey et Marie Claude Chamberland. Vous faites mariner quelque temps avec une bande de créateurs ne manquant pas d’idées bizarres. Vous agitez jusqu'à consistance homogène et mettez-s’y une bonne dose de talent. Voilà, il ne reste qu’à servir à un public impatient, il sera enchanté.


Ne pas hésiter à resservir si on vous en redemande. Il faut dire que cette rencontre improbable est due à l’amour. Étant mari et femme et n’éprouvant pas le désir de mener deux carrières loin l’un de l’autre, ils nous donnent la joie de faire travailler nos muscles zygomatiques. Pourtant cela augure mal, elle étant une chanteuse extravertie et lui un hypertendu timide et gêné. Il met les pieds dans les plats plus souvent qu’à son tour. Je ne vous raconterais pas l’intrigue en détail, mais sachez que l’on y voit des numéros de jonglerie qui prouvent bien qu’Émile Carey est un maître de cette technique au Québec.


De son côté Marie Claude Chamberland interprète plusieurs œuvres avec une maestria digne des grandes salles d’opéra de ce monde, nous permet de constater son grand talent, malgré son partenaire, manquant à chaque fois de faire échouer sa prestation. Ceux sont, en plus de leur spécialité, de vrais clowns tels que l’on aimerait en voir plus souvent. Dans les situations désespérées où ils se retrouvent, ils persévèrent à vouloir coûte que coûte continuer leur spectacle. Ainsi à peu prés à la mi-temps, après que Marie Claude a réussi à briser un verre avec une note super aigue, tout le décor s’écroule, y compris une rampe d’éclairage, ils retroussent leurs manches et au milieu d’un capharnaüm innommable, ils nous présentent un exercice de lévitation hilarant. Comme ce sont vraiment des clowns, le final se passe en musique. Ils interprètent le canon de Pachelbel aux clochettes dont ils sont couverts, même là où la décence ne me permet pas de vous dire exactement où...


C’est du délire, le public est emporté dans une vague de rires. Mais c’est le temps des saluts et les rappels ne manquent pas. On pourrait croire qu’ils sont saufs… Erreurs! Dans une dernière agonie, la plateforme sur laquelle ils sont montés perd ses escaliers, ils sont obligés d’en descendre comme ils peuvent, c'est-à-dire très mal, sous une autre avalanche de rires et d’applaudissements. On dit que le rire est bon pour la santé, et bien voilà une cure des plus agréables à consommer sans modération, surtout avec la Bande Artistique. Parfois dans la vie, les choses changent, tel est le titre de cette production, dans une mise en scène de Christine Rossignol et de Michel Dallaire à la direction clownesque, va partir en tournée. Allez donc suivre une cure d’``hillarologie`` sans tarder.


Guy.


Photos : Karl Philippe Guérard.

2 commentaires:

Bande Artistique a dit...

Merci pour la belle critique. Nous sommes contents que le spectacle vous ai plu!
Veuillez noter que c'est bien "Michel Dallaire" et non pas "Yves Dallaire".

Merci encore et à bientôt.

alonzocirk a dit...

C'est corrigé, merci.
Guy.