Dans mon billet du 14 janvier, je vous annonçais la
présentation à la Tohu des deux premiers volets de la tétralogie Jeux de cartes
de Robert Lepage. Je suis allé voir la première pièce Pique et le 23 janvier,
je vous ai fait part de mes impressions. J’ai hésité avant d’aller voir la
seconde prestation Cœur. Finalement, ma curiosité n’a pas été assez forte pour
affronter un spectacle théâtral de 3h30, d’autant plus que le précédent
spectacle de 2h30 m’avait paru interminable. Il semblerait à la lecture de
diverses critiques que j’ai manqué quelque chose.
.
Un ami-lecteur, Frederico Iuliani, enthousiaste,
m’a même envoyé un compte rendu à la sortie de la première pour palier à cette
lacune. Je vous en livre un large extrait.
La pièce
Coeur est à l’inverse de Pique, son récit étant clair, linéaire et touchant,
doté d’une scénographie superbe qui lui rend justice. Tout au long de l’oeuvre
de 3h30, nous sommes transportés de la France à l’Algérie coloniale de la fin
du XIXe siècle, vers l’Europe des années 60 et le Québec contemporain, ou les
destins de multiples générations de personnages s’entrecroisent. Les
transitions entre les cuisines des familles (en intervertissant exclusivement
les personnages des parents, les acteurs pivots restant sur place mais dans une
tout autre émotion), nous permettent de saisir l’instant présent lorsque
Chaffik rencontre la famille de sa douce et l’inverse.
La performance de
l’actrice britanique Kathryn Hunter, diplômée de la Royal Academy of Dramatic
Art, est hallucinante, lorsqu’elle interprète un instant un gamin, ensuite une
grand-mère des plus attachantes. La magie de Jean-Eugène Robert-Houdin est
merveilleuse dans le numéro de L'Oranger merveilleux, mais les manipulations de
foulards et de pièces de monnaie auraient intérêts à être supervisées. Tout le
génie de Georges Méliès est également démontré, ajoutant même des extraits du
tout premier film d’effets spéciaux, Le Voyage dans la Lune, d'après les œuvres
De la Terre à la Lune de Jules Verne et Les Premiers Hommes dans la Lune de H.
G. Wells. Les projections sur un cyclo en pourtour de la scène sont flippantes!
Allez-y, c’est tout un happening théâtral!
En parallèle au compte rendu de Frederico Iuliani, je vous invite également à prendre connaissance de l'article du quotidien La Presse sur même sujet.
Coeur : la main sur le coeur
Les photos qui illustrent ce billet sont d'Érick Labbé et ont été fournies par la Tohu.
Coeur sera présenté à la Tohu jusqu'au 9 février. TOHU tohu.ca/
Claude Bordez
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