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mercredi 13 août 2008

Amakhosi, un curieux spectacle.

Une très belle photo qui provient du site http://www.amakhosiafrica.com/ malheureusement, elle ne correspond pas à l'esprit du spectacle. Dommage.

J’avais préparé un long article sur ce spectacle, mais à quoi bon puisque les représentations ont été annulées prématurément et que la critique montréalaise a été unanime pour le descendre. Je m’en tiendrai donc à l’essentiel. J’aime l’Afrique, j’aime également le cirque, deux univers qui me sont familiers. C’est donc avec empressement que je suis-allé à la première le 22 juillet.Mon attente était grande, mais je n’ai retrouvé aucun de mes amours dans ce spectacle hybride.
Un beau chapiteau de 49 mètres pouvant contenir plus de 2000 spectateurs, mais pourquoi avoir choisi une couleur aussi terne.


Dès l’entrée, j’ai ressenti un malaise. L’accueil était déficient.Ça sentait l’amateurisme. J’aurais aimé me tromper. Je ne pouvais imaginer que ces gens qui étaient venus d'Afrique du Sud pour faire une grande tournée canadienne puissent être des débutants. Quarante danseurs, chanteurs et comédiens venaient nous présenter l’Afrique sous un magnifique chapiteau. Ils avaient apporté avec eux un matériel rutilant, caravanes et remorques imposantes. Un tel investissement aurait dû pourtant impliquer une équipe de professionnels Je ne comprenais pas. Le spectacle vint malheureusement confirmer mes premières impressions, c’était l’œuvre d’amateurs ou de débutants. Décors, mise en scène, éclairage, tout était sujet à une sérieuse amélioration Et l’histoire, me direz-vous. Elle était bonne, c’était un conte intitulé Les Rois de l’Afrique Excellente idée pour présenter ce continent. Mais la réalisation n’était pas à la hauteur. À peine commencé, ça se gâtait, la confusion devenait totale, danseurs, tambours, masques, échassiers, acrobates, tout se mêlait. On ne savait plus qui était qui et le spectateur perdait le fil de l’histoire. Une façade digne des fêtes foraines d'autrefois. Quelle Afrique venait-on présenter?

Non seulement ce spectacle n’était pas rodé, mais, à mon avis, il n’était même pas achevé… J’en arrive au but de cet article. Je voudrais exprimer ma peine pour tous les exécutants qui ont été embarqués dans cette folle aventure. Ces comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens venus de loin qui n’ont pas recueilli les applaudissements que méritaient leurs efforts Ils ne manquaient pourtant pas de conviction et d’enthousiasme. Mal dirigés, ils ne pouvaient que donner une vision imparfaite de l’Afrique. Dommage.
Des caravanes maquillées en véhicules de safaris. Une Afrique pour touristes, loin de la culture que le spectacle devait représenter.

Ma plus grande amertume, toutefois, concerne le sort réservé à nos acrobates « québécois ». Et oui, le concepteur du spectacle avait incorporé des finissants de la promotion 2007 de notre chère école. Quel gâchis! Des jeunes frais émoulus de l’ENC catapultés dans cet univers cahotique. Mais que venaient-ils donc faire dans cette galère, car rien ne justifiait leur présence. Rien dans l’histoire n’expliquait le rôle de ces acrobates blancs, autant dire des extra-terrestres débarqués par erreur. Ils étaient là et c’est tout. J’ai pu identifier Valérie Côté, équilibriste, Pierre-Luc Houde, à la corde volante, Gonzalo Coloma jongleur et Québécois d’adoption ainsi que Marianella Michaud, au trapèze-danse. Si j’en ai oublié un qu’il me pardonne. Ces jeunes artistes habitués aux mises en scène rigoureuses, aux chorégraphies soignées, aux éclairages bien étudiés paraissaient déphasés dans cet étrange univers. Je pense surtout à la gracieuse Marianella au trapèze-danse.

Marianella Michaud au trapèze-danse (photo http://www.marianellamichaud.com/ )

Ils étaient tellement desservis que certains critiques montréalais s’y sont trompés et n’ont pas su reconnaître leur talent. Une expérience douloureuse dont ils devraient tirer des leçons pour la suite de leur carrière. Vont-ils poursuivre la tournée avec Amakhosi? Je ne sais. Parce que voyez-vous, le promoteur pense continuer malgré l’échec de Montréal. Il va, semble-t-il, reserrer le spectacle, abandonner son chapiteau pour jouer en salle. Dans l’intérêt de tous, je lui souhaite bonne chance, mais il devra certainement s’attaquer à un énorme travail de restructuration pour réussir.
Claude

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