Aujourd’hui, cependant, je commenterai une de tes remarques. Tu soulignes le fait que ce sont deux familles qui font l’essentiel du spectacle. Ce procédé est habituel dans les petits cirques traditionnels où c’est même parfois une seule famille qui assure tous les numéros. Je ne t’apprends rien, je le précise simplement pour le bénéfice de nos lecteurs. Dans un petit cirque c’est sympathique, mais cette façon de faire reste étonnante pour un cirque de l’envergure de Tarzan Zerbini. Car les numéros produits par ces familles sont généralement assez moyens, sauf quelques très heureuses exceptions que tu mentionnes d’ailleurs. Évidemment, c’est plus rentable, car une famille peut être engagée à un prix forfaitaire. Mais à qui profite cette économie, aux Shriners ou aux Productions TZ (Tarzan Zerbini)? Laissons là ces questions financières qui ne sont pas de notre ressort. De toute façon, elles resteront toujours obscures puisque nous n’avons pas accès aux contrats qui lient les Shriners et monsieur Zerbini. En tant qu’amateurs de cirque, limitons-nous simplement à l’analyse et à la critique du spectacle. Mais, nous retiendrons la présence de deux joueurs dans ce cirque, les Shriners et Tarzan Zerbini, c’est essentiel pour notre compréhension.
Dans leur domaine, le dressage, les Zerbini pratiquent l'excellence. Sylvia Zerbini, fille de Tarzan, est une écuyère très réputée. Cette année, les Montréalais ont pu la voir à Cavalia, un "cirque" nouvelle tendance. L'historien Pascal Jacob l'a choisie pour illustrer la couverture de son livre "Les Écuyers" (Magellan et Cie, Paris 2001).
Mais pour les amateurs de cirque, il n’en est pas de même. Nous n’allons pas voir les Shriners, mais Tarzan Zerbini, l’héritier d’une longue tradition circassienne. Nous attendons beaucoup du représentant de cette dynastie qui venant d’Italie et passant par l’Afrique de Nord et la France est venue finalement s’installer aux Etats-Unis. Ceux qui fréquentent les diverses formes de cirque à Montréal sont portés à faire des comparaisons et à devenir de plus en plus exigeants. Comme tu l’as laissé entendre, Guy, à Montréal, nous sommes gâtés. Mais l’École Nationale, par sa présence, oblige à l’excellence.
Patricia Zerbini (au centre) est très ouverte aux nouveautés. Accueillie par Christophe Rousseau, directeur des communications (à l'extrême gauche), la voici en visite à l'École Nationale de Cirque. Elle est accompagnée de sa famille et de deux membres de l'émission "Sous le Chapiteau" de Radio Centreville.
Alors, que souhaite l’amateur de cirque que je suis? Tout simplement que Tarzan Zerbini continue à nous présenter de bons numéros de dressage tout en laissant entrer un souffle nouveau dans son établissement. La communication entre les deux formes de cirque me paraît indispensables. Tout comme le Cirque du Soleil, qui va chercher les meilleurs artistes issus du cirque traditionnel (en particulier Kooza en 2007), les cirques traditionnels pourraient s’inspirer des nouvelles tendances. Certains l’ont compris, comme le Big Apple Circus de New York. Chez Zerbini aussi, Patricia, la célèbre dresseuse, fille de Tarzan, avait saisi le problème, il y a quelques années, et tenté des réformes, qui sont restées sans lendemain. Elle se consacre aujourd’hui à l’élevage d’éléphants dans sa ferme de Floride. Nous déplorons son absence.
Le sourire de cette jeune artiste sud-américaine, saluant lors du final en 2008, est pour moi un symbole d'espoir.Il est probable que les améliorations se feront sous l’impulsion de la nouvelle génération dont tu nous dis grand bien. Mais en attendant, je continuerai à aller chez Tarzan. Et j’incite nos lecteurs à faire de même, car je peux les assurer qu’ils y trouveront toujours un spectacle honnête.
Claude
Aucun commentaire:
Publier un commentaire