Boom Town, c’est le nouveau spectacle de Cirque Mechanics installé à Montréal pour la période des fêtes. Cette troupe américaine composée de six garçons et trois filles arrivait auréolée de son précédent spectacle Birdhouse Factory (billet du 21 décembre 2008). Il y a deux ans, nous avions été impressionnés par cette excellente création.
Les attentes étaient donc assez grandes, ce qui nous fait peut-être juger un peu trop sévèrement le nouveau spectacle.
Deux saloons, des poteaux télégraphiques utilisés comme mâts chinois.
L’histoire : dans une petite ville de l’ouest américain à l’époque de la ruée vers l’or, deux saloons se disputent la clientèle…Un sujet simple qui s convient parfaitement à un divertissement léger pour la période des fêtes. Malheureusement cette histoire ne semble pas avoir été traitée correctement. On s’attendait à du rythme, on a eu droit à des lenteurs, parfois même à ce qui semblait de l’improvisation.
Par ailleurs, un spectacle de cirque se doit de présenter des numéros, c’est l’évidence même. Or, compte tenu de la durée de la prestation, les numéros m’ont paru peu nombreux. Leur niveau, s’il fallait le mesurer, allait de moyen à bon. Aucun d’entre eux ne m’a fait vibrer.
Un détail qu’il me faut aussi souligner, les affiches mettaient en vedette un prospecteur minier caricatural digne des albums de Lucky Luke. On s’attendait donc (ah, ces attentes!) que tout le spectacle tourne autour de ce personnage. Or, ses interventions sont rares et n’accrochent pas vraiment.
Un numéro original, des pointes sur cannes.
Après ces critiques sévères, sans doute, mais justifiées, je l’espère, je me dois de relever les éléments positifs de ce spectacle. Comme lors de son précédent passage, cette compagnie nous surprend par ses innovations techniques. Ainsi les décors des saloons sont amovibles permettant de voir aisément l’intérieur et l’extérieur de ces établissements. Montés sur roulettes, ils peuvent apparaître ou disparaître assez rapidement pour le plus grand plaisir, semble-t-il, des artistes qui les poussaient ou tiraient allègrement. Un bémol toutefois, ces changements de décors originaux étaient, à un moment donné, assez répétitifs. Cet abus, cependant, semblait mettre les « comédiens » en joie, à tel point que la séquence aurait pu s’intituler « les joyeux déménageurs ».
Le "prospecteur" dans un numéro de rola bola fait de caisses et de bouteilles de whisky.
Une autre innovation intéressante, les poteaux télégraphiques, amovibles eux aussi, se transforment en mâts chinois. Le lustre d’un saloon utilisé comme trapèze aurait peut-être pu être mieux exploité. Une dernière surprise, les chariots de mine transformés en trampoline ont l’avantage de pouvoir être déplacés pour réceptionner les voltigeurs. Une idée à développer.
Des chariots de mine transformés en trampolines.
En résumé, Boom Town est un spectacle que d’aucuns ont qualifié de « gentil ». J’imagine que certains des points faibles que je viens de souligner ont été corrigés depuis la première. Car, c’est de toute évidence un spectacle qui n’était pas rodé que nous avons vu ce jour-là (15 décembre). À la réflexion, si vous n’avez pas vu Birdhouse Factory, je vous inciterais même à y aller en famille. Dans ce contexte, j’ajouterais le qualificatif plaisant à côté de celui de gentil. Ils sont ici jusqu’au 2 janvier.
Ce serait dommage qu’ils gardent un mauvais souvenir de la critique montréalaise, car ils sont tous très sympathiques.
À la Tohu du 15 décembre au 2 janvier: http://www.tohu.ca/
Photos: Cirque Mechanics
Claude
Aucun commentaire:
Publier un commentaire