Gabriel Almeida Freitas et Philippe Roy, les concierges.
A l’origine le clown était là pour reprendre le numéro précédent dans une version comique, afin de donner le temps de préparer le numéro suivant, d’où le nom de ``clown de reprise``. Il était muet car seul le comédien avait droit de parole à l’époque. Quand on lui rendit sa langue, il s’en servi pour brocarder le pouvoir et devint politique, et ce jusqu’à tout dernièrement. Je me souviens de pointes lancées par le grand Zavatta, au beau milieu de son numéro, contre les gens au pouvoir. Les enfants ne comprenaient pas,mais les adultes oui! Le clown était souvent engagé politiquement et socialement. Nous avons eu au Québec Marc Favreau que je considère un clown et son personnage de Sol qui, tout en jonglant avec les mots, osait prendre parti sur des sujets politiques. (Voir son intervention lors du référendum de 1980) Petit à petit sont apparus des clones de clowns, tous avec la même dégaine. Ils ont perdu la parole et se servent des spectateurs qu’ils entrainent en piste ou sur scène pour, très souvent, les ridiculiser à leur profit, ce qui donne un succès facile. Pauvre de nous! Et surtout pauvres clowns.
Colin Davis, le magicien.
Mais heureusement, comme toujours, il y a des exceptions et un renouveau, ou plutôt une évolution vers plus de simplicité dans le costume et plus de travail scénique, voir David Larible par exemple. Chez nous, le talent ne manque pas, de Francine Côté à Soizick Hébert ou Mirko, sans oublier Omer Veilleux qui fait figure de précurseur, et d’autres... Le clown, à mon avis, doit être également musicien, voir Chocolat et sa scie musicale, c’est dans l’ordre des choses et pourtant ils sont de plus en plus rares à maitriser un, ou plutôt des instruments. Le clown doit savoir tout faire, voir encore Zavatta, qui fut un excellent cavalier, dans son numéro de l’écuyère à panneau. Il n’hésitait pas, non plus, à entrer dans la cage aux fauves et à laisser sa perruque dans la gueule du lion qui, en fin de compte, avait l’air plus clown que lui. Nous avons Les Sages Fous, une joyeuse bande de déjantés ou la bande Artistique, la rencontre d’un jongleur et d’une diva. Font-ils de l’humour ou sont-ils des clowns? Je penche plus pour des clowns. Ils y en a d’autre encore, heureusement, tel Monsieur Smythe.
J’ai quand même retenu quelques noms que l’on devrait surveiller :
Yan Chapdelaine, Céline Jolin, ou encore Ty Vennewitz et Olivia Weinstein dans une hilarante parodie de Don Quichotte.
C’est quand même prometteur.
Longue vie aux clowns!
Voir : http://www.cracclown.com/
Guy
Photos : Josée Charland.
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