Laisser-porter, un spectacle original.
Ceci étant dit, j'en arrive aux réflexions que suscite en moi cette production nouvelle vague. Je remarque, comme bien souvent, que chacun trouve dans ces spectacles, dits contemporains, ce que sa propre imagination lui suggère. Guy y a vu une troupe de saltimbanques du Moyen Âge, pour Isabelle Paré du journal le Devoir, c'est l"évocation du camp de réfugiés de Sangatte dans le nord de la France, quant à moi, je me voyais simplement dans salle des pas perdus d'une grande gare où les voyageurs se croisent sans se regarder. Il est probable que c'est la journaliste qui est la plus proche de l'intention des créateurs, car dans le programme-souvenir, on relève les mots errance, exode, exil.
Caractéristique intéressante, j'allais dire amusante, de ce genre de spectacle, c'est qu'il est conseillé de lire le mode d'emploi avant de l'utiliser. Autrement dit, si vous ne lisez pas la notice explicative, vous ne comprendrez pas le propos des auteurs. Mais, pour moi, ce n'est pas important, car l'histoire n'est qu'un prétexte pour présenter du cirque. Eh oui Guy, j'ai bien dit cirque. Le mélange d'acrobatie et de comique, comme c'est le cas ici, appartient indiscutablement aux arts du cirque.
Philip Astley, le père-fondateur du cirque moderne.Par contre, là où je ne te suis plus, Guy, c'est quand tu dis: C'est ça le CIRQUE. Ce que, personnellement, j'appelle "le" cirque, c'est un spectacle pluriel, un amalgame de plusieurs disciplines. Philip Astley, auquel tu fais référence, a justement créé le cirque moderne en faisant appel aux nombreux amuseurs publics, héritiers des saltimbanques du Moyen Âge, pour diversifier ou étoffer son spectacle équestre. La troupe des Arts Sauts à la Tohu en 2006.
Mais, revenons à Laisser-Porter qui s'inscrit dans cette nouvelle tendance, où l'on monte un spectacle avec une seule discipline. Ici, c'est le main à main, ailleurs, c'est le trapèze par exemple, comme ce fut le cas pour les Arts Sauts que nous avons vu à Montréal en 2006. Mais, ces spectacles à discipline unique ne sont pas à la portée de tous, car ils exigent l'excellence, et c'est justement le cas ici. L'amateur se régale, je pense à ces magnifiques colonnes à trois, d'autant plus que ces exercices difficiles sont exécutés, comme en douce, avec une feinte désinvolture. Cet aspect est encore renforcé par l'absence de costumes de scène, d'où l'enthousiasme du spectateur surpris par cet exploit inattendu.
Encore un mot sur la progression du spectacle qui démarre lentement (trop, peut-être) pour s'accélérer et terminer en apothéose dans l'hilarité générale. C'est par moments complètement déjanté. Excellent!
Ah, j'oubliais le lien avec la tradition: La Valise. Depuis Grock, cet accessoire ne peut être dissocié du cirque.
Claude
4 commentaires:
bon, eh bien puisque je suis pris ce soir, j'essaierai d'aller le voir demain
Finalement, êtes-vous allé voir le spectacle? Dans l'affirmative, ça serait sympa de nous faire part de votre appréciation. Il est toujours intéressant de confronter les diverses opinions. J'espère que ça vous a plu bien que votre intérêt aille plutôt vers les numéros aériens (est-ce que je me trompe?):-)
Claude
Oui, vous vous trompez un peu. Je m'intéresse à tout. Si j'ai l'air de m'intéresser davantage à l'aérien, c'est probablement parce que j'ai des relations qui le pratiquent, donc je le commente un peu plus. Mais je ne me restreint pas du tout.
Oui, je suis allé le voir. J'ai beaucoup aimé. En plus d'être excellents du côté technique, les interprètes sont très expressifs, ça stimule l'intérêt.
Merci pour votre participation. Les commentaires apportent de la vie dans un blogue.
Les aériens? Ne m'en veuillez pas, j'ai un peu exagéré, sachant que ce n'était que partiellement vrai. Je l'ai écrit, car je venais de découvrir le lien dont vous parlez en parcourant votre blogue.:-)
À ce propos, j'ai encore un (ou deux)billets en réserve, en rapport avec le dernier spectacle de l'École. Je ne suis pas toujours en phase avec l'actualité.
Claude
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