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mercredi 20 octobre 2010
Pierre Étaix présente Yoyo à Montréal
Yoyo, Pierre Étaix (photo Marc Étaix)
Le Festival du Nouveau Cinéma nous a fait un beau cadeau en rendant hommage à Pierre Étaix. Le public était nombreux en ce jeudi 14 octobre à la Cinémathèque pour assister à la présentation du film Yoyo (1965). La salle composée de cinéphiles et de circophiles, pour certains les deux à la fois, fit un bel accueil au clown-réalisateur. Mais Pierre Étaix est bien davantage, comme nous l’avons souligné dans ces pages, le 7 juillet 2009. Dans ce billet, nous annoncions sa victoire juridique après un invraisemblable imbroglio qui pendant de nombreuses années l’avait privé du droit de diffuser ses films. C’est aujourd’hui un film fraichement restauré que nous avons eu le privilège de visionner à Montréal. Pierre Étaix répond aux questions des spectateurs à l'issue de la projection. (Photo Alonzocirk).
Pierre Étaix et sa charmante épouse et collaboratrice Odile. Très disponibles, ils posent pour notre blogue. (Photo Alonzocirk)
Un film poétique réalisé tout en finesse à l’image de l’homme que nous avons rencontré. Les détails sont soignés, les clins d’œil abondent et ravissent les amateurs, allusions aux films de Jacques Tati avec lequel Pierre Étaix a d’ailleurs fait ses débuts au cinéma. Charlie Chaplin, les Marx Brothers, Fellini avec La Strada sont aussi évoqués déclenchant les rires dans la salle.
Le châtelain (Pierre Étaix) rêve à sa belle écuyère.
C’est tout simplement , un film réalisé par un clown de talent où l’esprit du cirque est omniprésent. Les gags y abondent, une des spécialités de Pierre Étaix que l’on qualifie souvent de « gagman ». L’histoire? Elle est bien simple, un richissime industriel s’ennuie dans son immense château rêvant à l’écuyère de cirque qu’il a connu autrefois. Il la retrouve accompagnée d’un fils dont il ignorait l’existence
Un extrait du film.
Le trio prend la route donnant des représentations en plein air, en palc selon l’expression du métier. Le fils, devenu le clown Yoyo, fait carrière dans la profession, se lance en affaires et accède à la fortune. Ce qui lui permet de remettre en état le château familial abandonné lors du crack financier de 1929 qui avait ruiné son père. Mais lui non plus ne connaît pas le bonheur. Il est amoureux d’une belle trapéziste qui ne veut pas quitter le monde du voyage (l’histoire se répète). Lui aussi finira par abandonner son château pour aller rejoindre sa bien aimée. En fait, ce film est un hommage au cirque puisqu’il est présenté comme seul refuge où les protagonistes, abandonnant la vie sédentaire, trouveront amour et bonheur.
Luce Klein, la belle écuyère, et le jeune Philippe Dionnet incarnant Yoyo enfant transportés par l'éléphant Siam (Photo Site Luce Klein http://dufresne.jean.free.fr/)
Si l’œuvre de Pierre Étaix présente le monde du cirque de façon idyllique, l’amateur, le « circusfan », y trouve néanmoins son compte. Outre les gags qui font de ce film une gigantesque entrée comique, la collaboration du cirque Pinder contribue à donner une atmosphère authentiquement circassienne. Pinder hier comme aujourd’hui se distinguait par ses animaux. Leur plus beau représentant, l’éléphant Siam, incontestable vedette joue un véritable rôle dans cette production. J’ajouterai encore que ce n’est pas sans émotion que l’on retrouve le fameux trio clownesque, Pipo, Dario et Mimile.
Monsieur Étaix était très généreux de son temps, répondant à toutes les questions, rétablissant au besoin la vérité historique. (photo Frederico Iuliani).
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