C’est
la première fois que la troupe du Circus Cirkör, fondée en 1995, vient au
Canada, en plus au Festival Montréal complètement cirque! Pour nous c’est une
découverte. Ils nous rappellent par leur aspect le Cirque Alphonse dont je vous
ai déjà parlé. Il y a là trois ``malabars`` qui ressemblent à des bucherons
canadiens et un ``gringalet``. Ils nous ont présenté leur production qui a
pour titre ``Undermän``. C’est un mot suédois signifiant ``l’homme du dessous``,
en langage circassien le porteur. Les Suédois lui donne aussi le sens de
``prodige``. Quoi qu’il en soit ces trois costauds viennent nous dire qu’ils
ont perdu leur partenaire, pas toujours dans des conditions joyeuses, mais que
cela ne vas pas les empêcher de nous présenter un très bon spectacle.
Les
trois forts aiment manipuler, comme on s’y attend d’Européens du Nord, des
objets lourds et encombrants. Ils nous font une démonstration de leur force en
jonglant avec de grosses masses qui s’appellent des ''gueuses''. Dans
l’industrie métallurgique ce sont des pains de fonte pesant pas mal de kilos…
Ils me rappellent les hommes forts tels Louis Cyr ici, ou ceux que l’on voyait
il y a quelques années sur les trottoirs des villes européennes. Évidemment le
plus petit ne s’aventure pas à de tels exercices, lui il est musicien, un point
c’est tout. Mais en réalité ils sont tous musiciens et nous avons droit à une
musique 'live', ce qui nous change des bandes enregistrées habituelles. Pour
être plus exact, ils leur arrivent d’utiliser une bande sonore pour souligner
quelques figures.
Leurs exercices de main à main sont impressionnants, ces masses de chairs représentent un fardeau considérable, ils réussissent à nous épater.
C’est
le côté poétique de leur prestation que je retiendrais, notamment cet exercice
d’équilibre où un des ``Undermän`` tient en équilibre une baguette de jonc sur
son menton avec une plume au-dessus, un duvet plutôt qui peut s’envoler au moindre souffle d’air.
De plus il joue avec un cube ``Rubic`, sans le regarder évidemment, et il le
réussi en très peu de temps, le duvet est toujours sur le jonc (non il n’est
pas collé, je vous ai entendu…). Puis, un autre vient avec une roue Cyr et
encore le même duvet. Nous assistons à une véritable chorégraphie entre ces
deux objets. Le contraste est saisissant entre la force de l’artiste et la
fragilité de ces objets, très impressionnant ma fois. Le quatrième, le
musicien, vient nous jouer du violon, un instrument ridiculement petit comme en
utilisait le clown Grock. Il n'arrive pas à l'accorder, il s'énerve, va chercher une grosse masse dont je vous est parlé plus haut, là il est capable, et il écrase le fragile instrument, retour à la réalité brutale...
Conclusion,
un spectacle sortant de l’imagerie traditionnelle et qui nous montrent, quelles que soit les apparences, la fragilité
de l’être humain. J’ai adoré.
Guy.
Photos :
Mats Baker.
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