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jeudi 11 juillet 2013

Pugilatus, un cadeau de Barcelone pour le Festival de Cirque de Montréal.


Espace libre, rue Fullum, encore une petite salle discrète, que je ne connaissais pas. Pugilatus, encore un spectacle dont je n'attendais rien. Encore une fois, j'ai été agéablement surpris, enthousiasmé même. J'y suis allé parce qu'on annonçait des clowns de Barcelone, or il se trouve que j'aime cette ville. J'y allais cependant avec une petite appréhension, car si cette région est la patrie du grand clown Charlie Rivel (1896-1983) je sais aussi que Barcelone est un foyer très actif dans la tendance contemporaine.
Un prospectus à l'ancienne utilisé en Europe.
Le spectacle se déroule sur un petit plateau rectangulaire situé entre deux gradins qui se font face. L'intimité est garantie. Lorsque le public entre, un homme est déjà sur le plateau, allongé, immobile. Il est mort comme semblent l'indiquer les fleurs déposées à son côté. Son partenaire (le petit) vient nous le confirmer par ses pleurs. Il embrasse des spectatrices (probablement comparses d'un soir). Condoléances et réconfort.L'ambiance funéraire est créée. Pour ajouterà à la vraisemblance, le clown, Piero, appelons-le par son nom, selon la coutume catalane ou espagnole offre de la nourriture (du jambon) aux spectateurs considérés comme invitès aux obsèques. Puis le "mort" se relève, on quitte le réel pour tomber dans l'imaginaire de ces deux clowns Jordi, le grand et Piero, le petit. Ils vont nous entraîner dans un voyage où on évoquera la mort bien sûr et la vie aussi (la renaissance), le manger et le boire,  l'amitié, l'amour et l'éducation. Décrire tout ce spectacle serait une gageure. Juste une situation, des petites claques données par Piero à Jordi évoquent pour lui l'éducation reçue de sa mère. Piero devient sa mère, il le transforme. Génial! Le final est désopilant, les deux hommes après s'être querellés, retrouve leur amitié et échangent des cadeaux et même leurs vêtements. C'est authentiquement clownesque, imaginez un instant, en regardant les photos ci-jointes, Jordi dans les vêtements de Piero et vis et versa.

Une situation et des gestes issus de la tradition clownesque.
Pugilatus est censé être du théâtre, donc s'inscrirait dans la tendance contemporaine, Certes, mais dès le début j'ai adhéré, nullement dépaysé par ce contexte, car j'ai reconnu la vraie nature de ces deux hommes, de ces deux clowns. D'emblée, j'ai retrouvé les clowns de mon enfance. Tout en eux me parlait du cirque tradionnel, le langage, la gestuelle, les gags, les claques...Pour moi, ce n'étaient pas des comédiens qui jouaient un rôle, mais des clowns qui vivaient intensément chaque situation. Ils puisaient dans la tradition qui avait été la base de leur formation et débouchaient dans un propos plus actuel après une saine évolution.
Le rire des clowns
Le rire authentique des clowns de toujours.
Après la séance , on retrouve le bon sourire de ces gransds clowns, Jordi Aspa et Piero Steiner
Après le spectacle, les deux clowns, très généreux de leur temps, m'ont confirmé ma perception. Jordi, en effet, a fait ses classes à Paris chez la grande Annie Fratellini, quant à Piero, il m'a dit avoir travaillé avec des cousins de Charlie Rivel.
En résumé, ce fut une excellente soirée clownesque. Merci au Festival pour les avoir invités. Une belle découverte, vraiment.

Un admirateur attentif
Enthousiasmé par la prestation, le clown québécois Fredolini a tenu à être photographié avec les héros du jour. Peut-être seront-ils pour lui une source d'inspiration.
Je vous invite à aller sur le site de cette compagnie, fondée par Jordi Aspa et Bet Miralta.

Escarlata Circus

www.escarlata.com/
Ils seront en France, le mois prochain et en septembre. Ne les manquez pas!
Penvenan, Côtes d'Armor du 7au 9 août
Annonay Ardèche du 20 au 22 septembre

Montréal Complètement Cirque

montrealcompletementcirque.com/‎Les photos du spectacle sont fournies par le Festival, celles d'après spectacle sont d'Alonzocirk.

Claude Bordez  































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