Espace libre, rue Fullum, encore une petite salle discrète, que je ne connaissais pas. Pugilatus, encore un spectacle dont je n'attendais rien. Encore une fois, j'ai été agéablement surpris, enthousiasmé même. J'y suis allé parce qu'on annonçait des clowns de Barcelone, or il se trouve que j'aime cette ville. J'y allais cependant avec une petite appréhension, car si cette région est la patrie du grand clown Charlie Rivel (1896-1983) je sais aussi que Barcelone est un foyer très actif dans la tendance contemporaine.
Un prospectus à l'ancienne utilisé en Europe. |
Le spectacle se déroule sur un petit plateau rectangulaire situé entre
deux gradins qui se font face. L'intimité est garantie. Lorsque le
public entre, un homme est déjà sur le plateau, allongé, immobile. Il
est mort comme semblent l'indiquer les fleurs déposées à son côté. Son
partenaire (le petit) vient nous le confirmer par ses pleurs. Il
embrasse des spectatrices (probablement comparses d'un soir).
Condoléances et réconfort.L'ambiance funéraire est créée. Pour ajouterà à
la vraisemblance, le clown, Piero, appelons-le par son nom, selon la
coutume catalane ou espagnole offre de la nourriture (du jambon) aux spectateurs considérés
comme invitès aux obsèques. Puis le "mort" se relève, on quitte le réel
pour tomber dans l'imaginaire de ces deux clowns Jordi, le grand et
Piero, le petit. Ils vont nous entraîner dans un voyage où on évoquera
la mort bien sûr et la vie aussi (la renaissance), le manger et le
boire, l'amitié, l'amour et l'éducation. Décrire tout ce spectacle
serait une gageure. Juste une situation, des petites claques données par Piero à
Jordi évoquent pour lui l'éducation reçue de sa mère. Piero devient sa
mère, il le transforme. Génial! Le final est désopilant, les deux hommes
après s'être querellés, retrouve leur amitié et échangent des cadeaux
et même leurs vêtements. C'est authentiquement clownesque, imaginez un
instant, en regardant les photos ci-jointes, Jordi dans les vêtements de
Piero et vis et versa.
Une situation et des gestes issus de la tradition clownesque. |
Pugilatus est censé être du théâtre, donc s'inscrirait dans la tendance
contemporaine, Certes, mais dès le début j'ai adhéré, nullement dépaysé
par ce contexte, car j'ai reconnu la vraie nature de ces deux hommes, de
ces deux clowns. D'emblée, j'ai retrouvé les clowns de mon enfance.
Tout en eux me parlait du cirque tradionnel, le langage, la gestuelle,
les gags, les claques...Pour moi, ce n'étaient pas des comédiens qui
jouaient un rôle, mais des clowns qui vivaient intensément chaque
situation. Ils puisaient dans la tradition qui avait été la base de leur
formation et débouchaient dans un propos plus actuel après une saine
évolution.
Le rire authentique des clowns de toujours. |
Après la séance , on retrouve le bon sourire de ces gransds clowns, Jordi Aspa et Piero Steiner |
Après le spectacle, les deux clowns, très généreux de leur temps, m'ont confirmé ma perception. Jordi, en effet, a fait ses classes à Paris chez la grande Annie Fratellini, quant à Piero, il m'a dit avoir travaillé avec des cousins de Charlie Rivel.
En résumé, ce fut une excellente soirée clownesque. Merci au Festival pour les avoir invités. Une belle découverte, vraiment.
Un admirateur attentif
Enthousiasmé par la prestation, le clown québécois Fredolini a tenu à être photographié avec les héros du jour. Peut-être seront-ils pour lui une source d'inspiration. |
Escarlata Circus
www.escarlata.com/Ils seront en France, le mois prochain et en septembre. Ne les manquez pas!
Penvenan, Côtes d'Armor du 7au 9 août
Annonay Ardèche du 20 au 22 septembre
Montréal Complètement Cirque
montrealcompletementcirque.com/Les photos du spectacle sont fournies par le Festival, celles d'après spectacle sont d'Alonzocirk.Claude Bordez
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